Recherches

Année 2007


Bientôt un test de dépistage pour des maladies héréditaires,
Journal "Le Soleil" 3 Août 2007  - ROBERVAL -  

Un test de dépistage de quatre maladies héréditaires particulièrement présentes au Saguenay-Lac-Saint-Jean sera bientôt disponible. Les tests pour détecter le statut 1 porteur de l'acidose lactique, de neuropathie sensitivo-motrice, de l'ataxie spastique de Charlevoix-Saguenay et de la tyrosinémie pourront être effectués dans les CLSC du Saguenay-Lac-Saint-Jean d'ici quelques mois, il sera gratuit. 

Un budget de plus de 800000 $ a été débloqué pour réaliser ce projet pilote de deux ans. «L'an dernier, je m'étais engagé, à trouver une solution pour permettre aux gens de ne plus vivre dans l'incertitude », a rappelé le journal Le Quotidien le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard de passage à Roberval. 

Le test sera principalement offert aux parents qui désirent avoir des enfants et qui présentent des antécédents familiaux. Ils pourront prendre une décision s'ils veulent avoir des enfants. Si oui, ils pourront également savoir si le fœtus est touché par la maladie. «La région du Saguenay-Lac-Saint-Jean offre un contexte des plus favorables pour procéder à ce projet pilote du fait de l'expertise qu'on y trouve, en raison de la prévalence élevée de certaines maladies héréditaires, a expliqué le ministre. Ça va permettre fie développer une expertise supplémentaire en génétique. » 

Les résultats obtenus permettront de connaître les possibilités d'étendre les tests de dépistage dans d'autres régions . 

 


Les actualités de la recherche,
Printemps 2007

Maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT) provoque un affaiblissement des nerfs et des muscles des pieds et des mains, ce qui entraîne des engourdissements et, dans de nombreux cas, une perte de fonction. La maladie de CMT affecte les nerfs périphériques, qui sont parmi les plus longs de l’organisme et qui assurent un transport d’énergie particulièrement important.

Dans la cellule, c’est généralement la mitochondrie qui produit l’énergie. On avait jusqu’ici présumé que la réduction de la production d’énergie, et la cause de la CMT, étaient reliées à un défaut quelconque de la mitochondrie. Mais de nouvelles recherches démontrent que les mutations dans le gène mitofusine 2 (MFN2), que l’on sait causer une forme de la maladie, perturbent aussi le mouvement de la mitochondrie.

Une telle perturbation, même mineure, réduit l’approvisionnement en énergie, ce qui a pour effet d’affaiblir ou même de tuer la cellule. Ceci fournit aux chercheurs des indices importants pour orienter leurs efforts en vue de trouver les causes et des traitements possibles pour la maladie de Charcot-Marie-Tooth.

Référence : Robert H. Baloh, Robert E. Schmidt, Alan Pestronk et Jeffrey Milbrandt, Altered Axonal Mitochondrial Transport in the Pathogenesis of Charcot-Marie-Tooth Disease from Mitofusin 2 Mutations, J. Neurosci., Jan 2007; 27: 422 - 430 ; doi:10.1523/JNEUROSCI.4798-06.2007.

Année 2006


Essai thérapeutique avec fortes doses de vitamine C dans la CMT1A,
Octobre 2006

Des études précliniques ont montré que de fortes doses de vitamine C entraînent la remyélinisation des fibres du nerf sciatique d’un modèle murin de la maladie, rétablissant la force musculaire des animaux traités. La vitamine C agirait sur l’expression du gène PMP22.

La vitamine C a un effet bénéfique dans un modèle de souris de la forme 1A de la maladie de Charcot-Marie-Tooth, maladie caractérisée par une atteinte du système nerveux périphérique (neuropathie) et une atrophie musculaire progressive.

En administrant des fortes doses de vitamine C à des souris porteuses de la maladie ont obtenu une amélioration substantielle de leurs fonctions motrices et de leur durée de vie. Ces premiers résultats obtenus chez la souris permettent d’envisager l’application d’un traitement à l’Homme.

Forts de ces résultats, des chercheurs français ont lancé un essai thérapeutique avec de la vitamine C dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 1A (CMT1A)

Il s’agit d’un essai thérapeutique de phase III, multicentrique, randomisé, en double aveugle contre placebo. Son objectif est d’évaluer l'efficacité et la tolérance de doses de 1g et 3g de vitamine C chez des patients atteints de CMT 1A. L’étude inclut 180 patients âgés de 18 à 70 ans, avec une atteinte motrice et dont le diagnostic clinique est confirmé par l’identification de la duplication de 17p11.2.

Date de début des essais : septembre 2005

Date de fin des essais: septembre 2008

Référence : www.afm-france.org.- Investigateur principal : Dr. J.Micaleff (Marseille) Centres investigateurs : Lyon (Dr. C.Vial), Marseille (Dr. J.Micaleff, Pr. J.Pouget), Paris (Dr. P.Bouche) (Octobre 2006)

 


Le gène identifié pour la maladie de Charcot-Marie-Tooth intermédiaire de type C,
Février2006

La maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT) regroupe plusieurs neuropathies périphériques classées en fonction de la vitesse de conduction nerveuse (lente pour les CMT1 et normale pour les CMT2). Il existe des formes dont les vitesses de conduction nerveuse sont dites intermédiaires.

Après avoir localisé le gène responsable de la forme intermédiaire de type C sur le bras court du chromosome 1, une équipe belge a retrouvé des mutations dans le gène YARS (codant une synthétase d’ARN de transfert tyrosyl qui se situe au niveau des terminaisons axonales des neurones) chez trois familles atteintes.

Référence : www.afm-france.org.- Disrupted function and axonal distribution of mutant tyrosyl-tRNA synthetase in dominant intermediate Charcot-Marie-Tooth neuropathy Jordanova et coll , Nature Genetics 2006, 38(2) : 197-202 (février 2006)

Année 2005


Un nouveau modèle animal dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 4B1, Décembre 2005

La maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 4B1 (CMT4B1) est une forme autosomique récessive démyélinisante de maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT) généralement associée à un tableau clinique sévère. Dans une étude publiée en décembre 2005, une équipe suisse-allemande a généré un modèle de souris de la CMT 4B1.

Pour cela, ils ont introduit dans des cellules embryonnaires de souris, l’anomalie génétique correspondant à une mutation déjà décrite chez un patient CMT d’origine saoudienne. Les animaux homozygotes pour cette mutation présentaient des anomalies de la myéline et certaines caractéristiques cliniques similaires à celles des patients CMT4B1 (progression de la pathologie avec l’âge et atteinte distale plus marquée). Cependant, le phénotype des souris était globalement moins sévère que celui des patients.

La création de ce modèle animal représente une première étape importante pour mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques de la CMT 4B1 et envisager des pistes thérapeutiques.

Référence : www.afm-france.org.- An animal model for Charcot-Marie-Tooth disease type 4B1. Bonneick & coll., Human Molecular Genetics 2005, 14(23) :3685-95 (décembre 2005)


Une étude de la qualité de vie chez les personnes atteintes de maladie CMT,
Septembre 2005

Dans une étude publiée en septembre 2005, une équipe italienne spécialisée en médecine de rééducation a évalué la qualité de vie de 121 patients atteints de CMT à l’aide du questionnaire SF-36 (Medical Outcom Study Short Form-36).

Les résultats ont montré que :

- l’ensemble des patients CMT avait une qualité de vie inférieure à la population générale italienne
- la qualité de vie des patients ambulants est supérieure à ceux ne pouvant plus marcher
- la qualité de vie des femmes est plus faible que celles des hommes
- la qualité de vie des patients âgés est inférieure à celle des jeunes
- la qualité de vie est similaire entre les formes axonales de CMT et les formes démyélinisantes
- la qualité de vie est équivalente entre les patients ayant subi une intervention chirurgicale au niveau des
pieds et les autres.

Référence : www.afm-france.org.- Quality of life in patients with Charcot-Marie-Tooth disease. Vinci & coll., Neurology 2005, 65(6):922-4 (septembre 2005)

 


CMT1A et neurotrophine-3 : des résultats encourageants lors d’études pilotes précliniques et cliniques,
Septembre 2005

La forme 1A de maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT1A) est la plus courante des neuropathies périphériques héréditaires. Elle touche environ une personne sur 7 000. Cette maladie d’origine génétique est liée à des anomalies d’un gène appelé PMP22. Celui-ci code une protéine exprimée dans les cellules de Schwann. Dans la CMT 1A, ce sont ces cellules qui sont affectées en premier, entraînant une dégénérescence neuronale. La neurotrophine 3 (NT-3) est une substance naturelle de l’organisme impliquée dans la survie et la croissance des cellules de Schwann. Elle pourrait favoriser la régénération neuronale dans la CMT 1A et avoir par conséquent une portée thérapeutique.

Pour tester cette hypothèse, une équipe américaine de l’Université de l’Ohio a traité deux types de souris modèles de CMT1A avec de la NT-3. Après une période de 8 à 12 semaines, la régénération neuronale mesurée sur des biopsies de nerf sural était augmentée dans les deux groupes. Par la suite, les chercheurs ont testé l’effet de la NT-3 chez huit patients atteints de CMT1A. Quatre d’entre eux ont reçu un placebo et les quatre autres la NT-3. Le produit a été administré en injection sous-cutanée trois fois par semaine pendant six mois. La NT-3 n’a pas eu d’effets secondaires importants. De plus elle a amélioré les troubles sensitifs et augmenté le nombre d’axones myélinisés chez les quatre patients traités. D’après les auteurs, ces résultats encourageants justifient la mise en place d’un essai à plus grande échelle, en double aveugle, testant l’effet de la neurotrophine 3 sur la CMT1A.

Référence : www.afm-france.org.-NT-3 promotes nerve regeneration and sensory improvement in CMT1A mouse models and in patients. Sahenk coll. neurology 2005, 13;65(5):681-9 (septembre 2005)


Une cinquième forme de CMT liée à l’X décrite dans une famille coréenne,
Juin 2005

Jusqu’à présent, quatre formes de CMT liées à l’X avaient été identifiées. Dans une étude publiée en juin 2005, une équipe coréenne décrit une famille dont les hommes étaient tous atteints d’une CMT associée à une perte d’audition précoce et une baisse progressive de l’acuité visuelle en rapport avec une neuropathie optique. Une analyse génétique a montré que la mutation était localisée sur le chromosome X en position Xq21.32-q24. Les auteurs proposent d’appeler cette nouvelle forme de CMT récessiveliée à l'X, la CMTX5.

Référence : www.afm-france.org.- A novel locus for X-linked recessive CMT with deafness and optic neuropathy maps to Xq21.32-q24. Kim et coll., Neurology 2005, 64(11):1964-7 (juin 2005)


Altération de la force de préhension de la main dans la CMT,
Juin 2005

En 2001, une équipe italienne s’était intéressée à l’altération de la force de préhension de la main chez des patients CMT et avait proposé une classification de 1 à 4 en fonction de la sévérité de l’atteinte.

Dans une étude publiée en juin 2005, une autre équipe italienne a évalué, pour chaque classe, la force de préhension de la main dans une population plus importante de patients CMT. La mesure se fait à l'aide d'un dynamomètre. Le patient est en position assise, le bras appuyé sur l'accoudoir d'une chaise. Il doit appliquer le maximum de pression au niveau de sa main sur le dynamomètre. Au total, 248 patients non opérés des mains, âgés de 10 à 75 ans, ont participé à cette étude. Les résultats montrent que 75% des sujets présentaient une atteinte de type 1 (atteinte la moins grave), 9,7% une atteinte de type 2, 10,9% une atteinte de type 3 et 4% des patients une atteinte de type 4 (la plus grave).

Dans la majorité des cas étudiés, de simples recommandations peuvent suffire à prévenir les lésions musculaires et articulaires. Cependant, chez les autres patients (pratiquement un quart), l’altération est plus sévère et nécessite un programme de rééducation spécifique comprenant des exercices quotidiens. Pour un petit nombre d’entre eux, l’atteinte était même si importante que l’autonomie dans la vie quotidienne était abolie ou fortement compromise.

Référence : www.afm-france.org.- Handgrip impairment in Charcot-Marie-Tooth disease.Vinci & coll., Europa Medicophysica 2005, 41(2):131-4 (juin 2005)